L'influence déterminante du mode d'imposition de la société
L'influence déterminante du mode d'imposition de la société
La mise à disposition gratuite consentie par une société soumise à l'IS
Le traquenard de l'IS en cas d'occupation gratuite
Christophe et Valérie et leurs enfants ont constitué la SCI Lulu afin d'acquérir un appartement à Lyon.
Cet appartement ayant vocation à être donné en location, la SCI opte pour l'impôt sur les sociétés.
Christophe et Valérie souhaitent en effet que les loyers perçus n'augmentent pas leur imposition sur le revenu, ce d'autant plus que les loyers serviront principalement à rembourser l'emprunt contracté par la SCI pour réaliser l'acquisition.
Soumettre la SCI à l'IR conduirait Christophe et Valérie à déclarer au 1<sup>er</sup> janvier de chaque année un revenu réputé distribué alors même que ce revenu serait affecté en réserve.
Suite aux conseils avisés de leur notaire et de leur expert-comptable, ils ont donc opté pour l'IS.
Dix ans plus tard, le locataire quitte l'appartement.
Le logement étant dorénavant vide, Christophe et Valérie laissent leurs enfants occuper gratuitement l'appartement le temps de leurs études. Cette occupation gratuite ne pose pas de difficulté sur le plan financier car le prêt a été totalement remboursé.
L'arrangement de famille qui vient de se produire restera inconnu du notaire et de l'expert-comptable (ce dernier apprend seulement que le locataire est parti). Aucun des deux professionnels n'est en situation d'exercer son devoir de conseil.
L'administration fiscale apprend la situation d'occupation des enfants grâce à la déclaration d'usage du bien qui est effectuée sur « Gérer mes biens immobiliers ».
Elle déclenche alors une rectification fiscale :
La mise à disposition gratuite consentie par une société fiscalement de personnes
L'occupation gratuite ne fait pas bon ménage avec une SARL de famille
Stéphanie et son époux Pierre ont acquis en 2015 une villa à La Baule, qu'ils ont destinée à la location en meublé non professionnelle.
Afin de réaliser cette acquisition, et suivant les conseils de leur notaire, M<sup>e</sup> Casimir, ils ont constitué une SARL de famille qui a opté pour le régime des sociétés fiscalement de personnes en application de l'article 239 bis AA du Code général des impôts.
Le schéma qui leur a été proposé par M<sup>e</sup> Casimir repose sur une idée très simple :
S'ils avaient constitué une SCI, la situation aurait été différente : la location en meublé effectuée par une SCI aurait entraîné l'assujettissement de cette SCI à l'impôt sur les sociétés. Certes, ils auraient toujours pu amortir le bien mais lors de la revente, l'amortissement pratiqué aurait diminué le prix de revient, augmentant ainsi l'impôt de plus-value. C'est sur la base de cette comparaison qu'ils ont constitué une SARL de famille plutôt qu'une SCI à l'IS.
M<sup>e</sup> Casimir avait fini de convaincre Stéphanie et Pierre en leur lisant le BOI-IS-CHAMP-20-20-10, n<sup>o</sup> 110, 4 juill. 2018 : « La location meublée est une activité commerciale par nature et entre dans le champ d'application de l'article 34 du CGI. Les SARL de famille qui exercent une telle activité sont donc éligibles au régime spécial ».
Armés de ces précieux conseils, ils ont constitué en 2015 une SARL de famille et ont réalisé leur acquisition.
Le problème apparaît quelques années plus tard : l'administration fiscale se rend compte que le bien est loué en meublé seulement de mai à septembre et que le reste de l'année, le bien est mis gratuitement à la disposition de ses associés.
L'administration en déduit alors que la SARL n'exerce pas une activité exclusivement commerciale.
Outre le fait que l'administration peut réintégrer dans le résultat la valeur de l'avantage en nature tiré de la jouissance gratuite de l'immeuble pendant les périodes où les associés en ont eu la disposition<sup class="note" data-contentnote=" V. en ce sens, <em>Doc. fisc. Lefebvre</em>, BIC-IV, n<sup>os</sup> 7930 et s. ; BIC-V, n<sup>o</sup> 4510.">256</sup>, elle peut déchoir la SARL du régime des sociétés fiscalement de personnes pour la soumettre à l'IS dans le cadre d'une rectification fiscale.
Les conséquences suivantes se produisent alors :
La prise en charge de frais incombant à la SCI traduit-elle une occupation onéreuse ?