– Rétrospective sur la réforme de l'envoi en possession. – La loi no 2016-1547 du 18 novembre 2016, entrée en vigueur le 1er novembre 2017, a confié au notariat une mission de contrôle portant sur l'examen de la saisine du légataire universel. L'envoi en possession judiciaire rendu auparavant sous la forme d'une ordonnance du président du tribunal n'est désormais nécessaire qu'en cas d'opposition. Cette réforme concrétise la confiance des institutions dans le notariat et participe au mouvement de déjudiciarisation.
Le Code civil prévoyait initialement l'ouverture et la présentation du testament au tribunal de première instance. Le document était paraphé, les blancs bâtonnés, cela signifie que le texte était entouré d'une ligne sinueuse empêchant toute adjonction. Le testament était signé en marge par le juge sous un cachet à l'encre violette. Puis le président du tribunal rendait le moment venu au bas de la requête une ordonnance d'envoi en possession. Deux étapes se succédaient : la première immédiate, la seconde plus tardive.
Après la loi du 28 décembre 1966, l'intervention judiciaire a été remplacée par un dépôt notarié effectué « sur-le-champ ». L'acte comprenait alors une description purement matérielle, comme le faisait le juge auparavant. Puis une requête d'envoi en possession était adressée au tribunal par l'intermédiaire d'un avocat. Là encore le processus se faisait en deux étapes.
Depuis la réforme de la loi du 18 novembre 2016, les deux phases ont fusionné. Ceci cause quelques difficultés de chronologie, d'une part (§ I), et de computation des délais, d'autre part (§ II).