– Lors de la formation du couple. – À l'égard des personnes mariées, certaines règles ne peuvent faire l'objet de conventions matrimoniales. En effet, selon l'article 1387 du Code civil, « la loi ne régit l'association conjugale, quant aux biens, qu'à défaut de conventions spéciales (…) pourvu qu'elles ne soient pas contraires aux bonnes mœurs ni aux dispositions qui suivent ». De même, l'article 1388 du Code civil prévoit que « les époux ne peuvent déroger ni aux devoirs ni aux droits qui résultent pour eux du mariage ». Les époux ne peuvent donc pas écarter, par contrat de mariage, les règles impératives du régime primaire posées aux articles 212 à 226 du Code civil141. Excepté ces limites, le contrat de mariage permet aux futurs époux de définir librement le fonctionnement de leur vie patrimoniale. Cette liberté porte sur le choix du régime matrimonial. Celui-ci peut s'exercer sur le régime légal ou sur l'un des régimes conventionnels du Code civil, ou encore sur un régime dessiné « sur-mesure » par les époux eux-mêmes. Sur les avantages matrimoniaux, la loi no 2024-494 du 31 mai 2024 sur la justice patrimoniale est venue compléter l'alinéa 2 de l'article 265 du Code civil en offrant dorénavant la possibilité aux époux de rendre irrévocable un avantage matrimonial ne prenant effet qu'à la dissolution du régime ou au décès142.
Le Pacs est l'une des manifestations les plus importantes de ce mouvement de contractualisation. Le couple s'unit et définit les règles de sa vie conjugale. Toutefois, si les candidats au mariage ont toujours eu la possibilité de planifier relativement librement les règles qui leur sont applicables par contrat de mariage, les partenaires doivent en revanche définir leur droit conjugal selon des règles encore très encadrées. Il serait sans doute bienvenu que cette union naturellement « contractuelle » puisse se contractualiser avec plus de flexibilité.
Quant à la convention de concubinage, elle demeure encore marginale, sans doute parce qu'elle s'oppose à la volonté des concubins de se placer « hors du droit ».