– La répartition contractuelle des travaux. – Les notaires qui établissent une donation en nue-propriété constatent le plus souvent le peu de marges financières dont disposent les nus-propriétaires. Du reste, ce constat peut être opéré dès la signature de l'acte : dans bien des cas, le donataire ne peut payer les frais liés à la donation sans être mis dans une position économique délicate. La première manifestation d'entraide familiale dont les notaires sont les témoins réside dans la prise en charge des frais d'acte et des droits de mutation à titre gratuit par le donateur.
Sur le plan fiscal, l'administration admet de longue date que cette entraide ne forme pas une libéralité indirecte513. La deuxième manifestation d'entraide familiale réside dans la prise en charge des grosses réparations par l'usufruitier. En effet, les dispositions de l'article 605 du Code civil ne sont pas d'ordre public, si bien qu'il est possible de déroger à la clé de répartition que ce texte prévoit514. La pratique notariale s'appuie également sur les dispositions de l'article 599, alinéa 2 du même code pour autoriser expressément l'usufruitier à réaliser des travaux d'amélioration, tout en rappelant dans l'acte qu'il ne pourra pas être indemnisé à ce sujet.
Ces clauses sont devenues des clauses habituelles dans les actes de donation, ce qui n'est pas illogique quand on pense à la fois à l'intérêt que l'usufruitier peut tirer de la conservation ou de l'amélioration d'un immeuble, et à l'impécuniosité récurrente des nus-propriétaires. Pour autant, la charge des gros travaux doit être discutée systématiquement avec les parties au contrat de donation.