– Une tradition qui se stabilise. – « Pour vivre à deux, en 1965, il fallait être marié »057. En 1996, Fabienne Daguet de l'INSEE faisait observer qu'« environ 90 % des hommes et des femmes nés dans la première moitié du siècle se sont mariés ; les générations de l'après-guerre sont encore dans ce cas. Dans les générations suivantes, la proportion des individus qui ne se marieront pas va augmenter »058. S'il est vrai que les Français se marient moins aujourd'hui qu'il y a cinquante ans, on observe néanmoins une stabilisation du nombre annuel de mariages, autour de 240 000, atteignant un niveau plus élevé qu'avant la crise sanitaire059. Les chiffres de 2024 sont en très légère progression par rapport à 2023 (+2 %). Quatre mariés sur cinq se marient pour la première fois et la part des primo-mariages augmente pour les mariés les plus âgés. L'âge du mariage ne cesse en revanche d'augmenter pour atteindre 37,3 ans en moyenne pour les femmes et 39,8 ans en moyenne pour les hommes060.
Le mariage
Le mariage
Rapport du 121e Congrès des notaires de France - Dernière date de mise à jour le 31 janvier 2025
– Les mariages entre les personnes de même sexe représentent 3 % des mariages. – En 2022, 2,8 % des mariages concernent des personnes de même sexe. Depuis 2016, cette part est quasiment stable, oscillant autour de 3 %, pourcentage conforme au nombre de Pacs entre homosexuels.
– La méconnaissance des Français à l'égard des régimes matrimoniaux. – Aux termes de l'enquête réalisée, en septembre 2024, par l'IFOP à la demande du Conseil supérieur du notariat, il apparaît, sans surprise, que les Français méconnaissent majoritairement les régimes matrimoniaux et leur fonctionnement061. Si 68 % des sondés considèrent qu'un bien reçu par succession ou donation doit appartenir personnellement à l'époux qui en est héritier ou donataire, 51 % des Français interrogés pensent que les économies réalisées par l'un des époux sur ses gains et salaires et placées sur un compte épargne ouvert à son seul nom doivent lui appartenir personnellement. De même, 53 % des personnes interrogées considèrent que la voiture achetée personnellement par l'un des époux avec ses gains et salaires et dont la carte grise est à son seul nom doit lui appartenir personnellement062. En pratique, les notaires constatent que les clients ignorent les règles relatives à leur régime matrimonial. Ils en prennent conscience trop tardivement, lors d'un divorce ou d'un décès063.
– Un attachement fort aux valeurs du mariage. – En revanche, pour 92 % des Français interrogés qui sont mariés, ils sont confiants dans la pérennité de leur propre mariage. Ils considèrent en effet que celui-ci ne finira pas par un divorce064. Par ailleurs, les Français sont très attachés à certaines valeurs véhiculées par le mariage comme la protection de l'époux survivant en cas de décès (93 %), la solidarité entre époux pendant le mariage (93 %) ainsi que l'égalité entre eux (91 %).
– Nombre de divorces. – En moyenne, on compte environ 130 000 divorces par an sur les trente dernières années. En 2021, 106 200 divorces ont été constatés. Si les statistiques de l'année 2024 n'ont pas encore été publiées officiellement, les estimations projettent environ entre 100 000 et 120 000 divorces prononcés.