– L'organisation des patrimoines sous forme de sociétés civiles. – Les sociétés civiles ont rencontré un immense succès ces dernières décennies. Il en résulte que de très nombreux actifs immobiliers sont détenus sous la forme de sociétés civiles immobilières. Pour se convaincre de cette circonstance, il suffit de penser aux innombrables acquisitions de logements réalisées par le biais de SCI (peut-être parfois par effet de mode), mais également aux SCI constituées de manière quasi automatique par des commerçants afin d'acquérir leur local professionnel. La constitution d'une SCI est bien souvent encouragée par la banque qui finance l'acquisition d'un immeuble professionnel car elle présente l'avantage de loger la dette bancaire dans une structure ad hoc. Plutôt que d'être noyée parmi toutes les dettes de l'exploitation, la dette bancaire bénéficie d'une quasi-exclusivité sur le patrimoine détenu par la société civile. Ces deux exemples expliquent le vif succès rencontré par les sociétés civiles ces dernières décennies.
Ce phénomène a produit un effet de vase communicant : la délocalisation des actifs vers les SCI a conduit à une diminution patrimoniale des personnes physiques, et par corollaire, à une diminution de leur capacité à répondre efficacement d'une dette. Il s'agit là sans doute de l'un des inconvénients majeurs du recours massif aux sociétés civiles immobilières. En effet, le créancier qui souhaitera obtenir un cautionnement pourra être confronté au fait que le patrimoine personnel des personnes désignées initialement pour se porter caution n'est pas suffisamment volumineux pour jouer son rôle de garantie, à l'inverse de celui qui est détenu par leur société. Le créancier n'aura alors pas d'autre choix que de demander à la société de se porter garante des engagements du débiteur, car seule cette société disposera d'une surface patrimoniale apte à répondre aux conséquences de la dette.