– Les différentes formes. – Les progrès liés aux techniques médicales à la procréation ont contribué, dès les années 1980, à l'émergence, en France, de la problématique de la gestation pour autrui (GPA). Celle-ci est le fait pour une femme, désignée généralement sous le terme de « mère porteuse »701, de porter un enfant pour le compte d'un couple dénommé « parents d'intention » ou « parents commanditaires », à qui il sera remis après sa naissance702. Cette pratique, organisée dans le cadre d'une convention conclue entre toutes les parties à titre onéreux ou à titre gratuit, peut prendre diverses formes :
- la procréation pour autrui, qui consiste pour une femme à porter un enfant conçu à partir de ses propres gamètes et de ceux du père d'intention à la suite d'une insémination. Dans le cadre de cette technique, la femme porteuse est la mère génétique de l'enfant ;
- la gestation pour autrui, qui consiste à porter un enfant conçu avec les gamètes des deux membres du couple ou de l'un d'eux alors associés à ceux d'un tiers donneur, voire avec les gamètes de deux tiers donneurs703. Un embryon est conçu en laboratoire à partir des gamètes puis est implanté dans l'utérus de la femme porteuse. Cette dernière n'est pas la mère génétique de l'enfant. Ainsi, dans certaines configurations, trois femmes peuvent intervenir dans la conception de l'enfant : « une mère d'intention, à l'origine du projet, une mère biologique, qui donne ses gamètes, et une mère porteuse, qui permet la grossesse »704. Il est possible d'étendre à cinq personnes la conception de l'enfant par gestation pour autrui705. Cette technique est une forme d'assistance médicale à la procréation reconnue par l'Organisation mondiale de la santé.