Les villes en expansion

Les villes en expansion

Rapport du 114e Congrès des notaires de France - Dernière date de mise à jour le 31 janvier 2018
– La ruée vers l'argent. – Les succès économiques d'une ville se traduisent par une attractivité contagieuse. Comme les terres arides de l'Ouest américain voyaient converger des convois entiers à la recherche de filons d'or, les villes en réussite attirent une population nouvelle en quête d'argent. Les salaires y sont généreux, les opportunités nombreuses.
Mais l'attrait économique est insuffisant pour conserver les éléments les plus brillants, soucieux d'un cadre de vie de qualité. Ils demandent de l'espace autour d'eux, des surfaces importantes de parcs et jardins. Qu'à cela ne tienne ! Les villes font des efforts pour satisfaire ces citoyens exigeants, quitte à créer un nouveau paradoxe. Ainsi, alors que les villes compactes sont réfractaires à la densification qui leur est pourtant indispensable, les communes étendues font le lit d'un étalement urbain critiqué partout.
– Comme une toile d'araignée. – Lorsqu'elles sont prises à quelques années d'intervalle, les photographies nocturnes des villes vues du ciel démontrent combien les agglomérations s'étendent. Les lumières y délimitent les fils d'une toile d'araignée géante, s'étendant toujours un peu plus. Mais les éclairages publics caractéristiques de l'investissement urbain ne sont pas les seules sources lumineuses. Les phares des automobiles et des camions prennent également toute leur place.
Ce décor de l'extérieur des villes étant partagé par les constructions et les voitures, la lutte contre l'étalement urbain (Chapitre I) est insuffisante si elle ne s'accompagne pas d'une réflexion sur la place de l'automobile (Chapitre II).
La lutte contre l'étalement urbain
– Une lutte à armes inégales. – Au vrai, la consommation d'espace agricole ou naturel n'est pas répréhensible en soi lorsqu'elle n'est qu'une adaptation proportionnée à la croissance démographique.
La place de l'automobile
– Un (dés)espoir pour les villes étendues ? – L'engorgement des voies n'est pas l'apanage des habitants de l'hypercentre des métropoles. Il constitue également le quotidien des automobilistes de la périphérie. Non seulement ces derniers contribuent grandement à l'encombrement du cœur des cités mononucléaires, mais ils irriguent également les voies d'acheminement vers le centre-ville. Leur masse toujours plus nombreuse remplit les rayons d'un simili-cercle dont la ville compacte est le centre et les banlieues une aire principale au périmètre mouvant.